Emma d'ATMB
- 15/06/2023
Informations pratiques sur la randonnée au Plan de la Fenêtre :
Niveau facile mais longue
5-6 heures en boucle
Altitude Max 2 245 m
Dénivelé : + 1 080 m
IGN Top25 3531OT (Megève/col des aravis) et 3531ET (Saint-Gervais/massif du mont-blanc)
Accès : après Les Contamines, continuer jusqu’au grand parking de Notre-Dame-de-la-Gorge.
Cette série est en collaboration avec Alpes Magazine.
Avant chaque randonnée, pensez à bien vous équiper et à vous préparer avec les conseils de Mathilde et Victor.
La foi déplace les montagnes… elle aurait même permis ici de prévenir les débordements des torrents. Ne manquons pas la visite de la belle église baroque de Notre-Dame-de-la-Gorge qui a accueilli tant de voyageurs venus prier Marie avant d’entreprendre leur montée vers le col du Bonhomme ou la remercier de l’avoir franchi sans dommage.
Notre montée sera beaucoup moins engagée. Elle s’élève rapidement vers le chalet de l’Anery, enjambant deux ou trois torrents rafraîchissants. Première trouée dans la forêt pour contempler les glaciers du mont Tondu, d’une blancheur éclatante en ce début d’été.
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Plus un bruit de moteur. Seul le grondement lointain du torrent de Tré la Tête qui s’énerve dans les gorges. La pente cède la place aux alpages et aux troupeaux. Il est temps de penser au pique-nique dans ce décor que les Alpes savent réserver aux promeneurs contemplatifs. Vers l’ouest et le sud, le regard se perd dans ce grand cirque minéral des monts Jovet et de la Tête des Fours où s’accrochent les derniers névés. Paradis des chamois qui ont laissé ce matin leurs traces de sabots dans la neige avant de disparaître.
Le territoire des loups aussi, discrets mais parfaitement adaptés à un paysage qui leur offre mille refuges. Encore un effort, grimpez jusqu’aux pentes raides menant au col de la Fenêtre (2 245 m) avant de retrouver le sentier du tour du Beaufortain qui vous fera redescendre par le mythique passage entre val Montjoie et Beaufortain (balises rouge et blanc du GR5).
Vous voilà sur la route du sel. Remontons huit siècles avant notre ère, quand les Ceutrons l’empruntaient pour transporter le sel gemme venu des mines de Moûtiers, en Tarentaise. Puis les Romains apportèrent leur sens du génie civil pour rendre cette voie carrossable toute l’année par les chars. La descente est une splendeur, à plus forte raison lorsque l’horizon s’ouvre sur la vallée des Contamines pour nous offrir un décor digne d’Heidi à la montagne. À gauche, les résineux de la Rollaz bordent l’alpage dans lequel tintent les cloches des vaches ; à droite le torrent du Bon Nant et des chalets bien entretenus avec leurs provisions de bûches rangées pour l’hiver. Plus bas encore, attardez-vous au chalet-refuge de Nant-Borrant (1 460 m), qui a su conserver son charme rustique depuis que les ancêtres de la famille Mattel ont créé un hôtel dans la ferme familiale. Il ne reste qu’à redescendre jusqu’à Notre-Dame-de-la-Gorge.
Texte ©Jacques Leleu
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