Le hêtre commun

À l’automne, Émilie Micard, accompagnatrice en montagne et passionnée de plantes, propose de partir à la découverte d’un arbre des zones tempérées humides, du roi de la forêt de l’étage montagnard*, le hêtre commun. Cet arbre, très caractéristique à cette altitude, est présent, mélangé à des résineux ou en hêtraies uniques comme au Salève. Cette montagne, aussi appelée le balcon du Genevois, se situe à proximité de la Suisse. Son point culminant, Le Grand Piton, s’élève à 1 379 m d’altitude. Cette destination emblématique offre une vue panoramique sur la plaine du Genevois, sur Genève et son jet d’eau. L’horizon s’étend jusque sur les monts du Jura.

Ce savoir-faire ancestral permet encore aujourd’hui de conserver les aliments plus longtemps. Cette essence forestière apporte un goût léger tout en étant assez neutre. Côté scientifique, le nom du hêtre est Fagus sylvatica et il fait partie de la famille des fagacées, comme le chêne et le châtaignier.

Reconnaître le hêtre commun

De forme ovale, les feuilles ont une nervure centrale et des nervures de chaque côté. Dotées d’un pétiole*, les feuilles sont simples, alternes* et ondulées. Le hêtre peut être confondu avec le charme, un arbre de taille moyenne, aussi appelé charmille. Un moyen mnémotechnique permet de les différencier, « le charme d’Adam, c’est d’hêtre à poil » car la feuille de hêtre est pubescente, elle possède des poils sur son bord et sur ses nervures. Sur les feuilles du hêtre, des petites excroissances, appelées galles, sont assez communes. Elles sont dues à un moucheron parasite, la cécidomyie du hêtre, qui pond ses œufs à la fin du printemps. Chaque galle contient une larve qui prendra son envol au printemps suivant. Les hêtres matures ont une floraison discrète qui produit des akènes*, appelés faines. Elles sont contenues dans des cupules* hérissées d’épines molles, s’ouvrant en quatre à maturité. Deux à trois akènes sont présents dans chaque cupule. Ils ont une forme tétraédrique, à trois côtés. Les faines ont une enveloppe brune, dure et vernissée. La fructification est abondante à la faveur d’un été chaud et sec, une année de grande fainée décrit-on avec tradition. Ce fruit, lorsqu’il tombe au sol et germe, assure la reproduction du hêtre. Au printemps, se déploient depuis la graine et sur l’axe de l’embryon du hêtre, deux lobes larges. Ces derniers assurent la photosynthèse pendant les premiers mois de la jeune pousse.

Récolter le fruit du hêtre commun : la faine

Les bienfaits du fruit du hêtre commun : la faine

L’usage du hêtre et de ses fruits

Cette huile, de bonne conservation, servait pour l’alimentation ou l’éclairage. Les faines permettaient aussi de produire de la farine. Elles pouvaient aussi être un substitut du café. Aujourd’hui, les faines remplacent parfois les amandes, les noisettes ou les pignons dans les recettes. Elles ont un goût amande noisette mais ne doivent tout de même pas être consommées en trop grande quantité avec leur peau. Cette dernière contient des tanins et de la fagine qui peuvent provoquer des troubles gastro-intestinaux pour les premiers composés et des maux de tête pour la seconde. Toutefois la fagine est importante pour le bon fonctionnement du système nerveux. L’action de la chaleur, en grillant les faines par exemple, élimine la fagine. Le tanin, quant à lui peut être éliminé en trempant les faines dans l’eau. Ces astuces permettent ainsi de se prémunir des désagréments énoncés.

Recette : Cookies aux faines

Nombre de cookies : 20 – Préparation : 20 mn (si les faines sont pelées compter une heure de plus) – Cuisson : 10 – 15 mn par fournée – Difficulté : facile

Préparation

Partagez le résultat de vos cookies aux faines avec nous en nous taguant en story
©atmb_vivreenhautesavoie

Bonne dégustation !

Pour aller récolter le fruit du hêtre commun, le faine, au Salève prenez les sorties n°13.1, 13 ou 14 de l’A40. Avant de partir, n’oubliez pas de consulter l’info trafic.

* Définition : Voir Lexique des Plantes