Au XIXe siècle, la principale source d’énergie était le charbon, aussi appelé houille noire. En 1854, Camillo Cavour, Premier ministre du royaume de Sardaigne, vanta les mérites d’une autre houille venant de la Savoie à Napoléon 3. Cette houille était la houille blanche, une énergie hydroélectrique produite par des chutes d’eau.
L’info en plus :
Camillo Cavour évoqua le « Carbone Bianco » pour désigner la glace des Alpes offerte par les montagnes de la Savoie.
À partir de 1878, la formule de « houille blanche » se développa à Grenoble, puis à la foire de Lyon en 1887 par Aristide Bergès. C’est en 1889, lors de l’Exposition universelle de Paris, que l’énergie hydroélectrique fut popularisée.
Depuis tout temps, les torrents savoyards ont servi à faire tourner les roues des moulins, les scieries, etc. En 1850, le rendement fut nettement amélioré grâce à des turbines hydrauliques plus perfectionnées.
C’est en 1869 qu’Aristides Bergès, ingénieur hydraulicien français, mis au point les conduites forcées.
Le saviez-vous ?
Une conduite forcĂ©e est un ensemble de tuyaux, de canalisations, de conduits hydrauliques qui permet d’amener l’eau sous pression d’un rĂ©servoir (barrage) jusqu’aux turbines installĂ©es dans une centrale hydroĂ©lectrique de manière maĂ®trisĂ©e.
En 1873, la dynamo est inventée. Grâce à cette dernière, l’exploitation de la houille blanche est possible. En effet, la turbine hydraulique entraîne la dynamo et le courant électrique produit alimente à distance le moteur électrique.
La houille blanche transforme rapidement l’industrie savoyarde dans les vallées des Alpes du Nord.
En 1885, l’eau du Foron de la roche permet de fournir de l’électricité. La journée, cette électricité sert aux industriels, la nuit, le courant sert pour l’éclairage. La Roche-sur-Foron devient alors une des premières villes de France à posséder l’éclairage électrique.
Par la suite les rivières à débit plus soutenu comme l’Arc, la Haute Isère ou l’Arve s’équipent de conduites forcées et de centrales. C’est alors la naissance de l’industrie alpine de l’électrométallurgie et de l’électrochimie grâce à la construction des petites usines hydroélectriques de Moutiers, de Chedde et du Giffre. Les usines électrométallurgiques et électrochimiques sont construites au pied des centrales (le courant électrique ne pouvant être transportés au loin).
Cette énergie électrique favorise le développement des usines et des ateliers. L’industrialisation de la Savoie par la houille blanche déclenche la transformation du paysage et de la vie des Savoyards. En quelques années, le paysage des grandes vallées se modifie par l’installation de conduite forcée, de centrales, d’usines.
L’info en plus :
Selon les saisons, le débit de l’eau n’est pas le même. Cependant, les centrales restent tributaires de ce débit. Pour pallier ce problème, on construit des barrages-réservoirs.
C’est en 1895 que le barrage du pont des Lanternes fut construit. Frontière entre Servoz et Passy, il permet encore à l’heure actuelle d’envoyer de l’eau dans deux usines hydroélectriques. La première usine est celle « de Servoz » au Châtelard, et la seconde est l’usine de Chedde.
Une conduite forcée, en deux tronçons, alimente ces deux usines. Cette conduite forcée qui descend de Servoz à travers les Gures donne son nom à l’usine dite « de Servoz ». Ce site a d’abord accueilli en 1896 la conduite forcée qui alimentait l’usine de Chedde, puis en 1901, la centrale P.L.M.
L’info en plus :
En 1857, la centrale P.L.M. s’appelait la compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée. En 1938, elle fut nationalisée lors de la création de la SNCF.
Après avoir été turbinée dans la centrale E.D.F. de Servoz, l’eau du pont des Lanternes se dirige vers Chedde par un canal de fuite. De là , l’eau passe sous le viaduc, la voie ferrée et traverse le massif des Egratz.
Le second tunnel, qui traverse le massif, est appelé « Galerie des Egratz ». Cette dernière devait recevoir l’évacuation de la Centrale du Châtelard et l’excédent d’eau non utilisée.
La conduite forcée débouche dans la falaise des Egratz au-dessus de l’usine de Chedde.
Pour voir une conduite forcĂ©e en Haute-Savoie, prenez la sortie n°21 Passy sur l’A40 ou remontez le viaduc des Egratz en direction de Chamonix puis tourner la tĂŞte Ă droite. Pour prĂ©parer votre sortie, n’oubliez pas de consulter l’info trafic.
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