Le cynorrhodon est un renflement rouge vif couramment appelé baie qui est produite par l’églantier, un rosier sauvage de la famille botanique des Rosaceae. Selon la société française des roses, l’églantier commun est l’espèce la plus répandue en Europe et serait à l’origine de la Rose d’York, un emblème floral anglais. Dans Le château de ma mère, Marcel Pagnol évoque le cynorrhodon, sous le nom de gratte-cul, car il est bien connu des enfants des campagnes. Ils ont pour tradition d’utiliser l’intérieur du cynorrhodon, qui a des propriétés de poils à gratter, afin de faire des farces à leurs camarades. Pourtant dans le langage des fleurs, l’églantier prend une symbolique plus douce, celle de l’amour et de la poésie.
L’églantier tient son nom latin, Rosa canina linné, des propriétés attribuées, par le passé, à ses racines. Elles étaient réputées soigner la rage. Émilie Micard a choisi des champs d’épines au-dessus du village de Brison, en direction du plateau de Solaison, pour cueillir le cynorrhodon. L’églantier pousse spontanément jusqu’au sommet de l’étage montagnard, jusqu’à 1 700 d’altitude environ dans les Alpes du nord, et plus particulièrement sur les bords des chemins, dans les haies naturelles et dans les friches. Il est aussi la conséquence de la sous-exploitation agricole des alpages qui, par manque de passage des troupeaux, engendre son développement.
Le cynorrhodon se récolte sur l’églantier qui est un arbrisseau (Définition : Voir Lexique des Plantes). Vivace, l’églantier se ramifie à sa base et ne dépasse pas 4 mètres de hauteur. Les longs rameaux, arqués, sont couverts de larges aiguillons (Définition : Voir Lexique des Plantes) très pointus et recourbés vers le bas. Les feuilles de l’églantier sont composées de cinq à sept folioles au bord finement denté et à la surface nervurée. Les feuilles sont disposées de façon alterne sur le rameau. Ses fleurs, au charme naturel, sont simples, à cinq pétales blancs ou rosés et avec de nombreuses étamines.
Les fleurs s’épanouissent fin mai, début juin, à l’extrémité des rameaux. À l’automne se développe, le cynorrhodon. Il est un faux-fruit, rouge vif à maturité, issu de la transformation du réceptacle de la fleur. Cette bourse charnue conserve souvent, à son extrémité les sépales de la fleur, séchés et de couleur marron. Les vrais fruits, issus du pistil (Définition : Voir Lexique des Plantes) de la fleur, se trouvent à l’intérieur du cynorrhodon. Ce sont des akènes (Définition : Voir Lexique des Plantes) velus.
Les cynorrhodons se ramassent à l’automne, après les premières gelées, afin que la pulpe sorte plus facilement, lorsque le faux fruit est blet, que la chair s’est ramollie. La cueillette se fait avec délicatesse afin de ne pas se faire piquer ou égratigner par les aiguillons qui sont un système défensif de la plante contre les agressions extérieures. Émilie Micard recommande de ramasser au maximum un tiers des faux-fruits pour ne pas appauvrir la plante et pour en laisser pour les animaux.
Les akènes du cynorrhodon ont des propriétés bénéfiques pour l’intestin « même si leur consommation n’est pas très agréable », précise Émilie Micard. Le sirop de cynorrhodon était enseigné dans les livres de sciences, menant au certificat d’études durant l’entre-deux-guerres, comme efficace contre la diarrhée. De par leur couleur rouge vif, les tissus du cynorrhodon contiennent des caroténoïdes, des flavonoïdes et sont également très riches en vitamine C, participant ainsi aux bonnes défenses de l’organisme en cas de grippe.
Les baies de cynorrhodon peuvent être consommées en infusion, une fois séchées. Avec beaucoup de patience, les cynorrhodons peuvent aussi être transformés en une délicieuse confiture mais lors de la cuisson, le faux fruit perd ses vitamines. Émilie Micard propose donc de les cuisiner confits afin de conserver la vitamine C et de les emmener sous forme d’encas en balade.
Préparation : très long – Cuisson : 30 mn – Difficulté : difficile
Afin de réaliser cette recette, vous aurez besoin de :
6. Ajoutez le reste de sucre au sirop et portez à ébullition.
7. Baissez le feu, ajoutez les cynorrhodons et laissez frémir 5 mn.
8. Laissez infuser 24 heures.
9. Sortez les fruits du sirop.
10. Vous pouvez répéter l’opération une troisième fois si les cynorrhodons ne sont pas assez confits.
11. Conservez les cynorrhodons confits dans un récipient fermé pour emmener en randonnée après les avoir laissés sécher.
La pause avec des cynorhodons confits apportera caroténoïdes, flavonoïdes, glucides et vitamine C. Un bon petit remontant en cas de coup de froid.
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Bon appétit !
Pour aller cueillir des cynorrhodons au plateau de Solaison, prenez la sortie n°16 Bonneville-Centre de l’A40. Avant de découvrir ce village, n’oubliez pas de consulter l’info trafic.
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