Le Mont-Blanc Express est un célèbre train centenaire des Alpes de 55 kilomètres de ligne qui relie la France et la Suisse.
La vallée de Chamonix permet de rejoindre le valais Suisse et notamment Martigny. Un carrefour important qui a permis à la vallée de Chamonix d’être un lieu de passage depuis l’antiquité. A cette époque, les voyageurs empruntaient des routes des cols et évitaient les fonds de vallée. Ces derniers étaient souvent inondés et impraticables, rendant le voyage moins sûr.
En 1741, deux voyageurs britanniques, Windham et Pococke visitent la vallée. Émerveillés par les panoramas, ils décident à leur retour en Angleterre de donner une conférence sur ce qu’ils les ont marqués. Suite à cet événement, de nombreux voyageurs décident de venir visiter la vallée. Au XIXe siècle, le « grand tour », un long voyage qui passe par Chamouny (ancien nom de Chamonix) devient un phénomène qui ne cesse de s’amplifier. Cependant, Chamonix reste difficile d’accès. Les voyageurs montent à cheval ou en char démontable ne pouvant utiliser d’autres moyens de locomotion.
En 1820, le trajet Genève-Chamonix dure 17 heures.
En 1860, Napoléon III découvre cette vallée et ordonne la construction d’une route carrossable. Après 7 ans de travaux, la route ouvre permettant un trajet depuis Genève réduit à 7 h 30.
Durant les dernières décennies du XIXe siècle, la France va se développer dans les transports et notamment sur les chemins de fer.
Un tracé suivant l’Arve et contournant la montagne du Prarion est à l’étude. Une voie remplie d’obstacles, qui devra notamment remonter une gorge escarpée et pentue nécessitant des solutions techniques adaptées. La société PLM (Paris-Lyon-Marseille) reçoit la concession pour la ligne Cluses-Chamonix. Le projet du Mont-Blanc Express débute.
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Le Mont-Blanc Express a un itinéraire bien précis : de la gare de Saint-Gervais-les-Bains-le-Fayet (France) à Vallorcine et de Châtelard à Martigny (Suisse).
Pour créer le premier tronçon entre Le Fayet et Chamonix, soit presque 20 km de voies, il aura fallu seulement deux ans de construction.
Ce tronçon traverse de nombreuses gares comme celles de Chedde, de Servoz, des Houches ou encore des Bossons.
Des ouvrages impressionnants ont été construits pour faciliter l’accès du Mont-Blanc Express. L’accès à Chedde fut une vraie aventure car il nécessite notamment un franchissement de l’Arve. Situé en pleine pente, un pont a été construit à cet endroit. Pentu, cet ouvrage allie une travée métallique de 45 mètres en poutres en treillis et une arche maçonnée de 12 mètres.
L’info en plus :
Initialement, le Mont-Blanc Express devait être réalisé sur la rive gauche de l’Arve. Cependant, en 1895, une crue du torrent de la Griaz aux Houches provoqua d’importantes destructions sur les terrains qui auraient affecté la ligne. Dans le secteur des Houches, le tracé a donc été modifié pour passer sur la rive droite.
Situé en aval des Houches, le viaduc Saint-Marie est un imposant ouvrage en pierre permettant la traversée de la vallée. Ce viaduc est impressionnant. Il est composé de huit arches, dont une au centre qui a une ouverture de 25 mètres et qui est située à 52 mètres au-dessus de l’Arve.
En juin 1899, les travaux débutent. Ils comprennent la construction du viaduc, mais aussi la construction de deux centrales électriques à Servoz et aux Chavants. Ces centrales produisent une énergie hydroélectrique tirée de barrages établis sur l’Arve. Elles ont pour vocation d’alimenter le rail conducteur à leur proximité.
Ces centrales alimentent tout le tronçon Le Fayet – Chamonix et permettent de faire démarrer un train puis un suivant seulement 15 minutes plus tard.
Après un délai de 30 minutes, il est à nouveau possible de faire démarrer deux trains espacés de 15 minutes.
En janvier 1901, des essais notamment de freinage et de redémarrage en pente sont effectués dans la plaine entre Saint-Gervais et Chedde avec succès.
Le premier tronçon du Mont-Blanc express ouvre officiellement au public le 25 juillet 1901.
Inauguré le 25 juillet 1906, le deuxième tronçon relie Chamonix à Argentière. Tronçon plus facile que le premier et sans ouvrages d’art, il mesure de 8,269 km. Son alimentation électrique se fait à partir de la centrale des Chavants et une autre station située aux Îles, un peu avant Argentière.
Le Mont-Blanc Express fait la liaison entre la France et la Suisse. Pour atteindre le pays de l’horlogerie, le train rouge et blanc doit franchir le col des Montets par un tunnel, le plus long de la ligne avec ces 1 883 mètres de long.
Le percement du tunnel débute le 13 août 1905. Mais le chantier se complique : certains terrains sont de mauvaises qualités avec des infiltrations d’eau possible et des pluies d’orage endommagent le chantier. Lors du percement, un terrible accident de mine se produisit causant la mort d’un ouvrier et blessant grièvement un autre.
Le chantier prend beaucoup de retard. Les travaux devaient se terminer au printemps 1906 pour pouvoir ouvrir en même temps que la ligne suisse et rendre la liaison disponible. Cependant, le tunnel sera percé complètement le 1er novembre 1907. Le percement du tunnel aura coûté environ 4,5 millions de francs, contre une évaluation initiale de 1,2 millions et aura causé la mort de huit ouvriers.
Le tronçon Argentière – Châtelard-Frontière qui mesure 9,608 km sera inauguré le 1er juillet 1908. De Châtelard, un train vous donnera la possibilité de vous amener à Martigny, ville d’histoire et de culture située à 475 mètres.
De 1901 jusqu’aux années 1950, le Mont-Blanc express connaît sa période la plus rentable de toute l’histoire de la ligne.
Le trafic de marchandises est soutenu, le Mont-Blanc express achemine la vallée de Chamonix avec des biens de consommation et d’équipement. Le train convoie aussi des productions montagnardes : bois, pierres, bétail ou encore glace vers la région de Lyon. Au plus fort de la saison, 50 tonnes de glace sont expédiées quotidiennement depuis la gare des Bossons.
Après la Première Guerre mondiale, les besoins de transports en hiver accroissent : le tourisme augmentent et en 1924, Chamonix accueillait les Jeux olympiques.
Cependant, le Mont-Blanc Express assurait une livraison jusqu’aux Tines puisqu’au-delà, l’enneigement et les risques d’avalanche étaient trop importants.
Face à ces problèmes, un chasse-neige à turbine fut livré en 1922. De 1925 et 1930, cinq galeries paravalanches entre les Tines et Montroc sont construits ainsi qu’un mur en forme de chevron près de la Joux.
À partir des années 1930, le train peut ainsi monter plus haut que Tines : à Montroc. Le tronçon entre Montroc et la frontière suisse est desservi pour la première fois à l’hiver 1935-1936.
En 1997, cinq rames modernes de la série Z 800 sont achetées par la SNCF, le conseil régional Rhône-Alpes et la compagnie du Martigny-Châtelard. Ce sont les fameux trains rouge et blanc. Ces rames interconnectées assurent des navettes directes entre la France (plus précisément Saint-Gervais-les-Bains) et la Suisse (Martigny). Ces services sont appelés le Mont-Blanc Express.
Les passagers du Mont-Blanc Express passent la frontière sans changer de train. Seul le personnel de conduite et d’accompagnement change entre les deux pays.
Pour voyager dans le fameux train rouge et blanc, plusieurs plages horaires sont proposées aux passagers. Du 9 octobre au 11 décembre, les horaires du Mont-Blanc Express assurent une quinzaine de navettes, de 6 h 40 à 20 h 10.
Le Mont-Blanc Express propose des cartes journalières au prix de 62 euros ou 47 Francs Suisses. Ces billets sont éligibles aux tarifs réduits (tarifs jeunes, sénior, carte d’abonnement…).
Pour acheter vos tickets, vous pouvez vous rendre à différentes gares notamment celle de Martigny, ou vous rendre sur le site de la SNCF.
En attendant le train vous pouvez visiter la ville de Chamonix. En hiver, profitez de la station pour faire du ski alpin ou nordique. Amateur de hauteur ? Prenez le téléphérique de l’Aiguille du Midi ou encore le train pour découvrir la Mer de Glace. En automne, profitez de la vue en faisant du VTT ou encore du parapente pour découvrir la vallée. Une randonnée ou encore un golf à Chamonix comme Céline peut aussi vous permettre de vous déconnecter et de profiter de ces paysages magnifiques qu’offre la ville.
Pour prendre le Mont-Blanc Express et vivre une aventure vertigineuse en montagne, vous pouvez vous rendre à Chamonix en empruntant la RN205. Avant de partir, n’oubliez pas de consulter l’info trafic.
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