Autrefois, les hommes avaient une peur des montagnes qui les entouraient. Souvent associés à des lieux de crues, d’avalanches, de chutes de pierres, d’orages, de tempêtes, les montagnes effrayaient. De plus, ces dernières étaient considérées comme maudites et étaient le lieu de vie de diable en tous genres. En résumé, la montagne n’offrait pas de place à l’humain.
Jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, seuls les marginaux, les cristalliers et les chasseurs de chamois s’aventuraient en montagne. Ces derniers dépassèrent leurs peurs ancestrales pour gagner leur vie.
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Pour découvrir toutes les trouvailles et joyaux des cristalliers, rendez-vous au musée des cristaux à Chamonix.
Ce n’est que le 26 juin 1492, qu’un certain Antoine de Ville, réussit l’ascension du Mont Aiguille dans le massif du Vercors. Ce dernier fut alors considéré comme un pionnier de l’alpinisme.
Cependant, ce n’est à partir de 1786 que la conquête des sommets et la quête de l’ascension du Mont Blanc débuta.
En 1744, Pierre Martel, un jeune cartographe, décide d’entreprendre un voyage à Chamonix. De cette expédition, il en écrit un ouvrage documenté et nomme les principales aiguilles de la chaîne du massif du Mont Blanc. Ce livre va ainsi sortir la vallée de Chamonix du halo de mystère qui l’entourait, et, ainsi, l’a fait entrer dans l’ère du tourisme.
Cependant, ce premier ouvrage n’accordait aucune importance au Mont Blanc.
Durant de nombreuses années, le plus haut sommet d’Europe fut une inconnue dans l’équation de la découverte des montagnes de la vallée de Chamonix.
C’est à partir du XVIe siècle que la géographie des grandes cimes commença à se constituer. Cependant, le Mont Blanc est souvent oublié. Aucun géographe ne le mentionne. La raison ? Son dôme n’est pas considéré comme le plus élevé des Alpes. La cause ? Une illusion d’optique faisant croire que les montagnes les plus proches de la plaine sont les plus élevées.
À cette époque et dans l’esprit populaire, le plus haut sommet des Alpes était la Rochemelon.
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Le sens commun veut que la haute altitude soit synonyme de rochers et de pics. Or la forme arrondie et la ligne douce du sommet du Mont Blanc l’ont souvent desservi.
Une autre raison explique également la méconnaissance du Mont Blanc durant de nombreuses années. En effet, dès le XVIe siècle des rapports furent établis sur les villes et leurs horizons montagneux afin de conduire des expéditions. Le Mont Blanc était alors l’horizon montagneux de Genève. Mais au début du XVIe siècle, les liens entre Genève et le Faucigny furent rompus et en 1524, Genève se libéra de la tutelle des ducs de Savoie. En 1535, la future cité de Calvin se sépara religieusement du Faucigny en embrassant la Réforme. De ce fait, aucun rapport n’a été engagé sur Genève et son horizon montagneux : le Mont Blanc.
Le saviez-vous ?
32 ans avant sa conquête, le Mont Blanc était toujours désigné sous sa première appellation : la Montagne Maudite.
Paradoxalement à sa reconnaissance tardive, le Mont Blanc est le premier sommet conquis avant l’Oberland bernois pourtant repéré dès le XVIe siècle.
En 1760, le physicien et géologue Horace Benedict de Saussure arrive au sommet du Brévent. Face au Mont Blanc, c’est le choc. Il souhaite découvrir la route pour atteindre son sommet.
Pour cela, il publie dans les paroisses de Chamonix, d’Argentière et des Houches, son offre : une récompense considérable à ceux qui trouveraient une route praticable pour atteindre le sommet du Mont Blanc.
En 1775, une première tentative sérieuse de l’ascension du Mont Blanc est réalisée par quatre Chamoniards. Ces derniers réussirent à atteindre le petit plateau à 3 650 m d’altitude.
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C’est également en 1775 que l’altitude du Mont Blanc est évaluée à 2 451 toises soit 4 779 m. Dès lors, on reconnaît sa prédominance.
Le 9 juin 1786, alors que Jacques Balmat sait avoir découvert la voie d’accès au sommet du Mont Blanc, il va prouver qu’une nuit en montagne n’est pas mortelle. Ce jour-là , Jacques Balmat décida de bivouaquer au niveau du grand plateau à 3 900 m d’altitude. Une première qui resta un événement décisif de la naissance de l’alpinisme. Avant lui, personne n’avait accepté de passer la nuit sur un glacier, effrayé par la conviction de mourir gelé. Auparavant, on dormait sur les blocs, sur les moraines, sur les rognons, mais jamais sur la glace.
26 ans après le lancement du défi, ce dernier est relevé le 8 août 1786 par Jacques Balmat et le docteur Michel Gabriel Paccard. Cette ascension fut alors l’événement fondateur de l’alpinisme moderne. En effet, cette ascension témoigne du lent processus qui conduit les Européens à tourner leurs regards vers les sommets, et à désirer les atteindre et représente également la mutation de la conception de la haute montagne dans l’imaginaire occidental. C’est ainsi que le glissement s’opéra : « des monts affreux aux monts sublimes ».
C’est le 3 août 1787 que Saussure réalisa son rêve en atteignant le sommet du Mont Blanc accompagné de 18 guides. Là -haut, ils resteront quatre heures et demie pour permettre au scientifique de réaliser de nombreuses expériences : mesure de la pression atmosphérique, de la température d’ébullition de l’eau, du degré d’hygrométrie de l’air, calcul de l’altitude, etc.
La science deviendra un moteur dans la conquête des sommets. Les scientifiques les conçoivent comme un formidable laboratoire d’expérimentation.
Ainsi, le XIXe siècle ouvre une ère nouvelle pour la montagne : c’est le moment de l’expansion de sa découverte. Les montagnes sont devenues le terrain de jeux préféré des naturalistes, botanistes ou géologues. La montagne et les beaux paysages qu’elle offre inspirent également les poètes, les écrivains et les artistes.
L’homme n’a plus peur d’elle. Il l’admire avant de vouloir la posséder. Tous les sommets encore vierges sont conquis année après année. Les chemins sont déblayés, les ascensions facilitées.
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