Pour nous faire découvrir le pissenlit, Emilie Micard a choisi la commune de Faucigny. Cette dernière se situe sur une colline argilo-calcaire liée au Môle. Cette montagne emblématique est bloquée entre le sillon du glacier de l’Arve et des dépôts glacières de la colline de Viuz-en-Sallaz. Bien qu’appartenant à un département dynamique en termes de croissance démographique, le petit village, à 650 m d’altitude, a su préserver son caractère rural. L’activité agricole présente permet d’entretenir de nombreuses prairies propices à la présence de cette plante rustique.
Le pissenlit très commun, qui a pour nom scientifique Taraxacum officinale, pousse aussi bien en plaine qu’à 2 200 m d’altitude. Il appartient à la famille des Astéracées, qui comprend aussi la pâquerette (Définition : Voir Lexique des Plantes) et l’Achillée millefeuille (Définition : Voir Lexique des Plantes). À l’état sauvage, le pissenlit est présent dans les prés mais aussi sur les chemins, les bords de route, les terrains vagues, autres endroits herbeux, avec une préférence pour les expositions ensoleillées et assez humides. Il se retrouve même dans les pelouses modelées par l’homme et les jardins, pouvant être considéré comme une « mauvaise herbe » par certains jardiniers. D’autres amateurs de culture potagère le voient d’un autre œil. Ils ont choisi de le cultiver en tant que salade, du semis à la récolte. Le pissenlit est reconnu par les apiculteurs comme une plante mellifère, ayant donc un intérêt pour leurs abeilles.
Cette plante herbacée peut mesurer jusqu’à 30 cm de haut. Son nom usuel est aussi dent de lion car elle possède des feuilles dentées, rappelant les dents acérées du fauve. Les feuilles sont également lancéolées (Définition : Voir Lexique des Plantes), étroites et ont un port plutôt dressé. Elles possèdent une nervure centrale à l’aspect caractéristique arrondi, bien marqué, qui est glabre (Définition : Voir Lexique des Plantes). Les feuilles sont regroupées en rosette basale (Définition : Voir Lexique des Plantes).
Au niveau du sol, sa racine charnue et pivotante s’enfonce en profondeur. Cette dernière est gris brunâtre à l’extérieur et blanchâtre à l’intérieur. L’inflorescence (Définition : Voir Lexique des Plantes) du pissenlit se dresse au sommet d’un pédoncule creux, non ramifié et défeuillé. Cette inflorescence, jaune vif, solitaire, est en réalité composée d’innombrables fleurs, à pétale en forme de langue étroite, regroupées sur un seul gros capitule (Définition : Voir Lexique des Plantes).
La base de l’inflorescence possède des involucres (Définition : Voir Lexique des Plantes) verts. La floraison du pissenlit tapisse de jaune les champs au printemps avec des inflorescences s’ouvrant à la lueur du jour et se fermant à la tombée de la nuit. Du pédoncule de l’inflorescence, de la feuille, ou de la racine s’écoule une substance liquide sécrétée par la plante. Le pissenlit, utilisé en cuisine comme salade, produit ce latex blanc laiteux, comme une autre plante de la famille des Astéracées, elle aussi consommée en salade et au nom évocateur, la laitue. Lorsque la floraison est achevée, les graines contenues à la base du capitule, dotées de pappus (Définition : Voir Lexique des Plantes), forment de petites boules parfaitement sphériques. Les graines, légères, se dispersent facilement à l’aide du vent et les enfants ont plaisir à les faire envoler en soufflant dessus.
La cueillette du pissenlit s’étale tout au long de l’année selon la partie que l’on souhaite consommer. Les feuilles se ramassent à la sortie de l’hiver, dès qu’elles sortent de terre et avant l’apparition des boutons floraux. Les mois suivants, les feuilles deviennent moins tendres et ont un goût plus amer. Les fleurs de pissenlit se ramassent dès la fin du mois de mars. Émilie Micard conseille de pincer les fleurs composant l’inflorescence et tirer dessus.
Cette technique permet de ne récolter que les fleurs en laissant les involucres qui ont aussi un goût amer. Les feuilles et les fleurs ne se conservent pas, il faut donc les consommer tout de suite. La racine du pissenlit est de préférence extraite de terre à l’automne car, à cette période, les plantes se préparent pour l’hiver. Elles rassemblent donc tous les nutriments dans leur partie souterraine. La cueillette du pissenlit nécessite quelques précautions. Comme pour toute cueillette, il est nécessaire d’éviter les terrains traités d’insecticides, d’herbicides, de fongicides, d’engrais chimiques et les zones liées à la pollution de la circulation. Le latex du pissenlit peut aussi occasionner des dermatites allergiques de contact chez les personnes sensibles.
Les flavonoĂŻdes et des minĂ©raux du pissenlit ont des actions ostĂ©oarticulaire (DĂ©finition : Voir Lexique des Plantes) et diurĂ©tique (DĂ©finition : Voir Lexique des Plantes). Cette dernière propriĂ©tĂ© explique son nom populaire, dĂ©rivant de la formulation « pisser au lit ». Le pissenlit est l’ami du système digestif. Il possède, notamment, de l’inuline, capable de nourrir les bactĂ©ries intestinales. Il peut ĂŞtre classĂ© comme un prĂ©biotique (DĂ©finition : Voir Lexique des Plantes). Il a aussi une propriĂ©tĂ© cholĂ©rĂ©tique (DĂ©finition : Voir Lexique des Plantes) et cholagogue (DĂ©finition : Voir Lexique des Plantes) qui lui ajoute un volet d’aide Ă la digestion. Comme toute plante, il faut le consommer de manière raisonnĂ©e et occasionnelle.
« Pour se soigner avec les plantes, il est préférable de consulter un spécialiste car il peut exister des interactions avec les médicaments ou des effets indésirables »
tient à préciser Émilie Micard
Le pissenlit a le privilège d’apparaître dans les livres de cuisine au côté des romaines, laitues et autres salades, principalement pour accommoder ses feuilles en fameuse salade de pissenlit au lard ou cuites. Les ouvrages culinaires conseillent d’éliminer les feuilles abîmées, ainsi que les feuilles vertes et dures, avant de les laver plusieurs fois à grande eau. Les racines, fraîches ou séchées, peuvent être consommées en décoction. Si les fleurs peuvent décorer les salades, elles permettent aussi de préparer du vin ou encore la fameuse cramaillotte, nom donné à la gelée de fleurs de pissenlit. Émilie Micard a choisi de préparer un pain de pissenlit.
RĂ©colte : 20 mn – PrĂ©paration : 25 mn – Repos : 10 mn + 1 h 30 + 1 h – Cuisson : 40 mn – difficultĂ© : facile
Afin de réaliser cette recette, vous aurez besoin de :
8. Dégazez la pâte sur un plan de travail sans trop la pétrir. Déposez-la dans un banneton, panier de fermentation utilisé en boulangerie pour faire lever le pain, ou, à défaut, un moule fariné.
9. Laissez lever 1 heure.
10. Préchauffez le four à 275 °C avec, à l’intérieur, un récipient contenant de l’eau.
11. Déposez délicatement la pâte dans une cocotte farinée ou sur une plaque préalablement farinée.
12. Incisez, avec un couteau, de trois marques le dessus de la pâte pour aider le pain à lever.
13. Farinez et vaporisez d’eau.
14. Faites cuire 5 min à 275 °C puis baissez le four à 200 °C pour cuire pendant 30 à 35 mn.
15. Sortez le pain et démoulez, si nécessaire, lorsqu’il est froid.
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Bon appétit !
Pour aller cueillir des pissenlits sur la commune de Faucigny depuis Chamonix, prenez la sortie n°17 Bonneville Zones Industrielles de l’A40. Avant de découvrir ce village, n’oubliez pas de consulter l’info trafic.
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