Informations pratiques sur la randonnée au col de la Seigne :
Niveau facile
2 h 30
Altitude Max 2 516 m
Dénivelé : + 730 m
IGN top 25, 3531 ET, « Saint-Gervais-les-Bains / Massif du Mont-Blanc ».
Accès : depuis Bourg-Saint-Maurice, monter en direction de la vallée des Chapieux, puis au hameau de la Ville des Glaciers. Attention,
la route est fermée au niveau des Chapieux du 7 juillet au 26 août entre 8 h 30 et 17 h 30. L’accès à la Ville des Glaciers se fait en navette.
Cette série est en collaboration avec Alpes Magazine.
Avant chaque randonnée, pensez à bien vous équiper et à vous préparer avec les conseils de Mathilde et Victor.
Il est encore tôt. L’ambiance est fraîche et le hameau d’alpage de la Ville des Glaciers est encore plongé dans l’obscurité. Depuis le parking de ce hameau de Bourg-Saint-Maurice, vous prenez le chemin partant vers l’est et traversez le torrent des Glaciers. Puis vous empruntez la piste en pointant vers le nord-est, en direction du refuge des Mottets. Devant vous, l’aiguille des Glaciers (3 816 mètres) brille déjà de mille feux tandis que des rayons de soleil se glissent au-dessus de la montagne de la Seigne pour illuminer peu à peu le fond de la vallée des Glaciers.
En montant au col frontalier de la Seigne, vous cheminez sur un sentier chargé d’histoire. Durant la Seconde Guerre mondiale, ce col fut le théâtre d’âpres combats
entre les armées française et italienne.
On se prend à imaginer que, depuis des temps immémoriaux, cette paisible vallée baigne dans la paix et la tranquillité. C’est peut-être cette quiétude qui inspira saint Jacques d’Assyrie qui, selon la légende, arriva dans cette vallée et y fit ériger une chapelle en l’an de grâce 420 avant de devenir le premier évêque de Tarentaise.
Après avoir traversé le ruisseau du Grand Praz, vous arrivez à un croisement et apercevez le refuge des Mottets en contrebas. Quelques groupes de randonneurs peaufinent leur paquetage pour partir en direction du col de la Seigne et entamer la partie italienne de leur périple sur le Tour du Mont-Blanc. Vous prenez le même itinéraire en bifurquant à droite pour commencer votre ascension vers le col.
Réhabilité en 2010, le refuge des Mottets, perché à 1 864 mètres d’altitude, est une étape du Tour du Mont-Blanc.
Le long de la piste, quelques vaches tarines observent d’un œil placide cet incessant va-et-vient. Ces demoiselles ont dû en voir défiler, des touristes, depuis l’essor du Tour du Mont-Blanc au cours de la seconde moitié du XXe siècle. Si aujourd’hui des randonneurs de toutes nationalités se croisent et se saluent cordialement, l’ambiance de la vallée ne fut pas toujours aussi décontractée.En 1860, lors du rattachement de la Savoie à la France, des fortifications militaires sont érigées le long de la nouvelle frontière entre la France et l’Italie. Les fortifications de Séloge et les baraquements des Chapieux témoignent de la valeur stratégique que les militaires accordaient à la vallée. Cette importance se confirme au début de la Seconde Guerre mondiale. En juin 1940, les Alpini (les chasseurs alpins italiens) se heurtent à la section du lieutenant Jean Bulle, qui tient fermement ses positions. Plus tard, dans la nuit du 21 au 22 août 1944, une section de la Wehrmacht, arrivant via le Beaufortain par la combe de la Neuva, tente en vain de reprendre la position des Chapieux aux résistants.
La progression vers le col de la Seigne se fait sans difficulté sur un large sentier et bientôt vous atteignez votre objectif. Le panorama sur le versant italien du col de la Seigne (2 516 mètres) et le vallon de la Lée Blanche – la partie terminale du val Vény – est splendide. John Ball, naturaliste, alpiniste et premier président de l’Alpine Club, ne s’y était d’ailleurs pas trompé lorsqu’en 1863 il écrivait, dans Ball’s Alpine Guide. The Western Alps, que la vue depuis le col de la Seigne était « d’une incroyable grandeur » et rendait « toujours cette partie de l’itinéraire intéressante pour les vrais amoureux de la nature ».
Vous contemplez le versant himalayen du massif du Mont-Blanc en pensant à tous les personnages illustres ou anonymes qui ont emprunté ce col : ce n’était ni des trailers, ni des randonneurs, mais des marchands, des pèlerins, des religieux, des colporteurs, des alpinistes, des paysans, des réfugiés… Vous retournez au point de départ par le même itinéraire, empli de paysages et d’histoire.
Le randonneur s’élève au-dessus des Mottets et du torrent des Glaciers. Cette vallée est marquée par le pastoralisme et le fameux Tour du Mont-Blanc.
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Texte ©Julien Dorol
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